"La Sardane : De la danse populaire au folklore... en silence ?"

Par un sardaniste avec deux pieds gauches mais plein de tristesse.

La Sardane, joyau de la culture catalane, glisse doucement de son statut de danse populaire à celui de folklore, comme un vieux vinyle qu'on relègue au grenier. La raison ? Une Fédération Sardaniste en état de mort cérébrale, aussi dynamique qu'une sieste d'après-midi. L'ancien bureau ? Occupé à des querelles dignes d'une télénovela. Le nouveau bureau ? Aussi vif qu’un escargot en pleine sieste.

Autrefois, la Sardane était le cœur battant des places de village, une danse qui rassemblait toutes les générations. Aujourd’hui, elle se retrouve supplantée par TikTok et les écrans lumineux. Même les jeunes peinent à faire la différence entre une Sardane et une serpentine. "Pourquoi danser en rond quand on peut swiper en ligne ?" semblent-ils dire. Et ceci, malgré les efforts plus que méritoires de Banyuls-sur-Mer, Argelès et Céret, qui sont, comme par hasard, trois des quatre membres fondateurs de la Fédération il y a plus de 50 ans. Malgré leur passion et leur persévérance, ils ne semblent pas pouvoir sauver cette danse de l’oubli, alors que la Fédération, à bout de souffle, regarde passer le train de la modernité sans même tenter de monter à bord.

Il reste cependant un dernier bastion : les colles sardanistes, ces groupes passionnés qui s’accrochent à la tradition. En participant à divers concours en Catalogne sud, elles arrivent péniblement à attirer quelques jeunes âmes curieuses. Grâce à leurs efforts, la Sardane survit encore dans le cœur des Catalans, espérant que ces nouveaux venus la maintiendront vivante aussi longtemps que possible.

Pourtant, tout n'est pas perdu. Il suffirait d'un petit élan, d'un dernier tour de piste pour que la Sardane retrouve un peu de sa gloire passée. Une cobla, La Tres Vents, semble même faire un effort avec quelques succès pour tenter de renouveler le concept de "festa major". Un renouveau qui pourrait relancer cette danse, car la Sardane le mérite de par son histoire riche et sa capacité unique à rassembler les cœurs. Mais sans un véritable miracle, elle risque de finir comme tant d’autres traditions : bien rangée dans le placard des souvenirs, entre les pantalons pattes d’éléphant et les photos de vacances jaunies.

Alors, que faire ? Peut-être un flash mob pour réveiller les esprits endormis ? En attendant, la Sardane attend son heure, espérant secrètement que la prochaine génération saura redonner vie à ses cercles endormis. Ou du moins, danser une dernière fois avant de tirer sa révérence.